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Une nouvelle spatiale en 5 épisodes.
Temps de lecture estimée : 15mn
Épisode 3 : La caravelle terrienne
La silhouette noire de l’astéroïde, irrégulière, tournait sur elle-même d’une façon étrange, pathétique. Le soleil animait des ombres surnaturelles et mouvantes à sa surface. On eut dit qu’une foule obscure naissait, dansait, se liait puis se déchirait, avant de disparaitre sous les assauts de la lumière. Il vivait, cet astéroïde, les jours y défilaient à une vitesse folle, la vie minérale rythmait sa course sans but à travers les immensités spatiales. Il croisa la station à pleine vitesse, bien que les habitants de celle-ci eurent l’impression qu’il les dépassait lentement. Quelle drôle de rencontre, entre cet astre naturel, sauvage, inhabité ; et cette station métallique, artificielle, peuplée de dizaines de milliers d’êtres humains voguant dans le vide intersidéral. Venka observa l’astéroïde un moment, captivée par l’étrangeté de l’instant. Elle oubliait souvent que derrière les murs réconfortants de la station se déroulait un spectacle fantastique qui avait débuté aux premières secondes de l’univers. Un monde hostile à la présence des êtres humains qui n’avaient trouvé d’autre solution que de se terrer dans une biosphère créée de toutes pièces. Une grosse boîte de conserve remplie d’hommes et de femmes, en forme de cylindre de plusieurs kilomètres de long, au centre duquel un tube reproduisait la lumière du soleil. Le cylindre tournait autour de cet axe, et la force centrifuge qui en découlait donnait aux habitants une sensation qui s’approchait de la pesanteur. On pouvait ainsi se déplacer à pied le long des parois intérieures et arrondies de la station. Si l’on levait la tête, on pouvait apercevoir, à des milliers de mètres de là, des arbres qui paraissaient à l’envers, la cime vers le bas ; on distinguait des toits d’écoles et d’hôpitaux, eux aussi dirigés vers le bas ; on voyait des cyclistes, des véhicules électriques, et des passants, qui se déplaçaient vers leurs lieux de travail, comme d’innombrables fourmis avançant le long d’un plafond ; et, à gauche et à droite, les routes, les rivières et les champs arrondis qui suivaient la courbe du cylindre jusqu’à l’extrémité opposée. La station Solar IV était tournée vers l’intérieur, totalement coupée de l’espace froid dans lequel elle voguait.
Cette coupure entre les deux mondes expliquait l’intérêt qu’avaient les habitants de la station pour les évènements astronomiques majeurs. Beaucoup s’étaient pressés pour assister au passage de l’astéroïde depuis la tour d’observation astronomique. La tour n’avait d’ailleurs rien d’une tour ; c’était simplement une grande baie vitrée située à l’avant du vaisseau. A cet endroit, la pesanteur artificielle ne fonctionnait pas. On progressait donc avec précaution jusqu’aux sièges où l’on pouvait boucler sa ceinture et profiter du spectacle en toute sécurité.
Lorsque l’astéroïde ne fût plus qu’un point minuscule dans l’immensité obscure, Venka décrocha sa ceinture et avança prudemment en direction de la sortie. La plupart des spectateurs avait quitté la salle d’observation. La jeune femme flotta jusqu’au sas de transition. Là, la force centrifuge lui cloua à nouveau les pieds au sol. Elle soupira de satisfaction en sentant la gravité artificielle s’exercer. Les murs blancs du sas, salis par les années, évoquaient le style minimaliste de la décennie 2090. Venka suivit le couloir légèrement incurvé menant aux portes de la ville. Une dizaine de personnes se dirigeait vers l’intérieur du cylindre, sous l’œil attentif de la Sécurité Intérieure.
– Par ici, Capitaine, indiqua un des agents.
Venka hocha la tête, satisfaite de constater que l’agent avait reconnu son grade, et s’élança vers l’une des portes. Une odeur d’herbe fraichement coupée assaillit ses narines tandis qu’elle entrait dans l’habitacle intérieur de la station. Une douce luminosité matinale baignait les lieux. Les véhicules électriques filaient silencieusement sur les routes. A sa gauche s’étendait la capitale de Solar IV, qui regroupait l’essentiel des administrations et des sièges d’entreprises de minage spatial. A sa droite, les chemins serpentaient à travers les champs et les forêts, jusqu’aux villages de banlieue où des cours d’eaux clairs coulaient paresseusement. Elle héla un des véhicules communs qui s’arrêta dans un chuintement. Il était vide.
– Village Romain Gary s’il vous plait.
L’écran de l’ordinateur de bord clignota et le véhicule s’élança sur la route dans un chuintement électrique. La plupart des villages possédait un nom d’auteur français, ultime vestige de l’origine nationale du vaisseau. Derrière les vitres, Venka contemplait les vergers, les lacs et les habitations. De petites maisons aux toits pointus se regroupaient par endroits autour d’églises abandonnées. C’était un vieux cylindre, mais il restait en excellent état. Sa proximité avec les mines de métal de la ceinture d’astéroïdes l’avait rendu particulièrement riche.
– Souhaitez-vous consulter les dernières nouvelles ?, demanda l’ordinateur de bord.
– Oui, s’il vous plait.
L’itinéraire affiché sur l’écran disparut. Un présentateur souriant, beau garçon, le remplaça.
– Bonjour Venka. Merci de nous rejoindre. A la une aujourd’hui, la grève des usines du Mont Olympus s’est étendue à l’ensemble de la planète Mars. Tous les syndicats des colonies appellent à cesser le travail. Des scènes de violences ont éclaté dans la ville de Bradburry, non loin du cercle polaire martien.
Des images furent projetées à l’écran. Un jeune homme au visage couvert par un chèche jetait un objet sur les robots chargés du maintien de l’ordre. Protégés par l’immense bulle de verre recouvrant leur usine, des travailleurs bloquaient la route aux rovers de transports.
– Cette grève, rappelons-le, est due à la décision controversée du Gouvernement International Terrien d’augmenter de 53% la Contribution Collective Martienne. Les associations de défense des droits humains dénoncent une mesure injuste, qui tend à appauvrir davantage les travailleurs de Mars, tandis que les satellites proches bénéficient d’une exonération fiscale totale. Une série de revendication a été déposée à l’Organisation Spatiale Unie. Le gouvernement international terrien, de son côté, justifie cette hausse par l’investissement important des terriens sur Mars depuis cent cinquante ans. Le Secrétaire Général de l’OSU a également annoncé qu’une flotte de vaisseaux sécuritaires arriverait aux abords de Mars dans la soirée.
Venka frissonna. Cette crise n’augurait rien de bon. Elle coupa l’écran tandis que le véhicule arrivait dans le centre du village Romain Gary. Il comptait quatre mille âmes, tout au plus. Les maisons en pierres ne s’élevaient jamais au-delà de trois étages et le relief, autour, était composé de collines recouvertes de forêts de pins. En son centre trônait le Centre de Décisions Locales, aux allures modernes. A cette heure matinale, la plupart des personnes dans la rue marchaient d’un pas soutenu en direction de leurs lieux de travail.
Venka descendit du véhicule et inspira avec plaisir l’air frais aux accents de montagne. Un léger vent souleva ses cheveux bruns et joua avec le col fin de sa chemise. Elle marcha en direction de la librairie qui se tenait sur la place principale. A l’intérieur, les meubles en bois clair rendaient les lieux particulièrement chaleureux. Elle salua la vendeuse, qui lui rendit son sourire, et avança jusqu’à la salle « Fictions ». Elle reconnut immédiatement Bachir, perché sur un tabouret, en train de ranger la partie « Science-Fiction ». Concentré, il ne la vit pas tout de suite. Les sourcils froncés, il avait cet air gauche qui avait tout de suite séduit Venka. Lorsqu’il se rendit enfin compte de sa présence, son regard taquin et complice la fit fondre, encore une fois.
– Bonjour, Monsieur, dit-elle en souriant.
– Madame, que puis-je pour vous ?, répondit-il avec entrain.
Il sauta depuis le tabouret et l’étreignit.
– Comment vas-tu ? Tu as vu l’astéroïde passer ?
– Oui, confirma-t-elle. C’était magnifique !
– Cette chance. J’aurais dû prendre un jour de congé moi aussi.
Elle lui donna une petite tape sur l’épaule.
– La prochaine fois, on prendra une journée tous les deux.
– Dites-donc, que me vaut cet honneur ? Serait-ce un rendez-vous officiel ?
Les grands yeux noisette de Bachir pétillaient de malice. Elle s’empourpra en faisant mine de s’agacer.
– Peut-être bien. Si la situation ne s’est pas dégradée d’ici là.
Il haussa un sourcil de surprise.
– En voilà de l’optimisme ! Pourquoi dis-tu ça ?
– Mars.
La mine de Bachir s’assombrit d’un coup. Il se gratta nerveusement l’arrière du crâne. Venka lui prit doucement le bras.
– As-tu des nouvelles ?, s’enquit-elle.
– Il doit m’appeler ce matin. Il a peur que la Terre ne brouille les communications dans les jours qui viennent.
– Ton frère est prudent.
Bachir fit la moue. Son frère avait toujours eu un tempérament un peu casse-cou. Travailler dans une mine martienne, malgré la robotisation, restait un métier dangereux qui lui correspondait somme toute assez bien. Venka s’installa sur une chaise disposée à côté des étagères, tandis que Bachir grimpait à nouveau sur le tabouret.
– C’est marrant, marmonna-t-il.
– Qu’est-ce qui est marrant ?
– Et bien ce rayon de science-fiction. Quand je pense à tous ces auteurs qui se sont complètement plantés… Je trouve ça un peu triste ! A l’époque on pensait qu’ils visaient assez juste. Tiens, Azimov par exemple, on a fait tout un plat de ses lois de la robotique. Au final rien n’est advenu. Le « fantôme dans la machine », comme il l’appelait, n’existe pas, et les robots bipèdes n’ont jamais vu le jour.
Il saisit un ouvrage à sa droite.
– Kim Stanley Robinson. Son bouquin « Mars la rouge » date des années 1990. Il y décrit avec précision la colonisation de Mars qu’il imagine aux alentours des années 2030. Or, la première colonie n’a pas été implantée avant 2083, et rien de ce qu’il raconte ne s’est déroulé comme prévu. Les factions, la politique, la terraformation. Rien ! L’Organisation Spatiale Unie a mis au pas les grandes entreprises et Mars a été décrétée « Planète Naturelle Climatiquement Préservée ».
Venka pouffa.
– Tu es dur. Ces livres datent d’il y a deux siècles pour certains.
– « 1984 » d’Orwell ? Pas de Big Brother en vue. « Le Meilleur des Mondes » ? Le soma n’a jamais été inventé et l’eugénisme strictement interdit. « La Nuit des Temps de Barjavel » ? La banquise a fondu, rien en dessous ! Et je ne parle même pas des films : Star Wars…
– Techniquement, celui-là se déroule dans le passé, coupa Venka en riant. Pourquoi cette soudaine prise de conscience ?
– Parce que ce qu’il se passe aujourd’hui sur Mars, personne ne l’a vu venir ! Même nos auteurs contemporains d’anticipation n’ont jamais imaginé qu’une grève planétaire soit possible. Une planète entière… faire grève ! C’est incroyable !
– Ce n’est pas si incroyable. La Terre est la patronne, Mars la travailleuse. C’est tout.
Bachir hocha la tête et déposant un nouveau livre sur l’étagère.
– Je me demande en tout cas ce que les générations futures penseront de nos auteurs d’anticipation.
– Ils ne liront peut-être plus.
La montre de Bachir vibra.
– Tiens, c’est mon frère ! Je vais prendre ma pause et passer l’appel sur mon Holo’.
– Là, par contre, la SF regorge d’écrans holographiques, fit-elle remarquer.
Il haussa les épaules et se dirigea vers la salle de pause. Venka l’accompagna. La pièce aux murs gris ne comportait pas de fenêtre, mais les lampes dégageaient une lumière chaleureuse. Une douce odeur de café emplissait les lieux. Bachir s’assit et sortit l’écran holographique de sa poche. Une fois déposée sur la table, la barrette métallique s’éclaira.
– Votre frère cherche à vous joindre, déclara sobrement une voix masculine.
– Accepter l’appel.
Depuis le tabouret sur lequel elle s’était assise, Venka vit apparaitre le visage du frère de son compagnon. Ses traits tirés, les cernes sous ses yeux, la mine grave ; il semblait désormais plus âgé que son frère aîné.
– Salut Ali, commença Bachir. Comment vas-tu ?
Quatre secondes s’écoulèrent avant que celui-ci ne réponde d’une voix rauque.
– Bien, répondit-il. Et toi ? Venka est là ?
Celle dernière avança dans le champ et lui fit un signe de la main. Il la salua à son tour.
– Comment ça s’annonce là-bas ?, demanda Bachir.
– Mal, pour être honnête. Une conférence virtuelle vient de se terminer. Elle a rassemblé tous les Responsables de Sites Martiens. Les deux cent colonies sont unanimes : elles ont décidé de faire sécession.
Il avait prononcé cette dernière phrase d’un ton neutre qui glaça ses interlocuteurs. Venka ne put retenir un hoquet de stupeur.
– Sécession ?, répéta Venka. Comment ça « sécession » ?
– Mais… enfin…, balbutia Bachir. Vous ne pouvez pas…
– C’est déjà fait. La décision vient d’être transmise via le canal express au Gouvernement International Terrien. Ils ont quatre heures pour reconnaitre Mars comme planète libre et indépendante. Sinon…
– Sinon quoi ?
– Sinon nous prendrons notre indépendance par la force.
Cette fois Bachir et Venka furent pris de vertige par l’ampleur de la gravité de la situation.
– C’est de la folie !, s’écria Venka. Ils vont vous tuer !
– Nous ne pouvons plus faire marche arrière, répondit Ali calmement. La plupart des forces présentes sur la planète ont rejoint la sécession. L’Administrateur Général de Mars a pris la fuite.
Bachir se passa la main dans les cheveux. Il ne trouvait pas ses mots. Venka s’approcha.
– Il faut que tu quittes la planète toi aussi, dit-elle. Si les terriens décident d’une guerre, vous n’aurez pas les moyens de lutter.
Un sourire triste naquit sur le visage d’Ali. Il consulta brièvement sa montre et reprit :
– Vous ne comprenez pas. Cette grève, ce soulèvement… ce ne sont pas des événements spontanés. Les habitants de Mars se préparent depuis des dizaines d’années. Des spatioports secrets abritent des vaisseaux de guerres, des colonies illégales ont été construites, des réserves de nourriture stockées. Nous nous préparons à un siège.
– Et toi, que comptes-tu faire ?, demanda Bachir d’une voix inquiète.
– Je dois aider la planète qui m’a accueilli.
– C’est n’importe quoi !, s’emporta-t-il. Tu vas te faire tuer pour une planète sur laquelle tu n’habites que depuis cinq ans ! Tu es devenu fou !
– Bachir, dit doucement son frère, regarde les choses en face. La Terre prélève la majorité des ressources de Mars. Elle réclame la moitié de ce que nous produisons, gratuitement. En retour, nous payons tout ce qu’ils nous envoient à prix d’or. Ce n’est pas possible de vivre ainsi. Nous nous appauvrissons. Nous sommes capables, aujourd’hui, de produire assez de nourriture pour être autonomes, de concevoir des produits technologiques grâces à nos industries, et de nous organiser politiquement. Mars compte plus de cinq millions d’habitants, il est temps qu’elle trace sa route.
Venka ne savait quoi lui dire. Cette soudaine guerre d’indépendance qui s’annonçait l’angoissait. Elle respira profondément. Ali concluait :
– Vos stations orbitales bénéficient d’une autonomie quasi-totale, vous ne devriez pas être inquiétés par la Terre. Mais soyez prudents. Les jours qui viennent risquent d’être mouvementés. Je vous embrasse.
Il coupa la communication. L’écran holographique disparut et il ne resta que la fine barrette métallique. Bachir resta interdit, incapable de bouger. Puis, de rage, il projeta la barrette dans un coin de la pièce et se prit la main dans les cheveux. Venka posa une main sur son épaule.
– Il va s’en tirer. Ne t’inquiète pas pour lui, il a l’air de savoir ce qu’il fait.
– C’est un bébé, rétorqua-t-il. Une tête brulée ! Il agit comme ça depuis qu’on est gosses. Il n’a jamais eu conscience du danger.
Il se leva brusquement et se mit à faire les cent pas dans la pièce.
– En tout cas, on ne peut pas en vouloir aux habitants de la planète rouge de se soulever, fit remarquer Venka.
– Bien sûr, répondit Bachir. Mais qu’ils se soulèvent sans mon frère.
Elle acquiesça. Ils burent un café en silence, chacun plongé dans ses pensées. Venka finit par prendre congé, non sans l’avoir d’abord embrassé avec douceur. Ils se retrouveraient le soir, à la sortie de son travail. Dans le véhicule qui la ramenait chez elle, elle alluma à nouveau les informations.
– Bienvenue Venka. A la une, la grève générale martienne s’est muée en déclaration unilatérale d’indépendance. Souhaitez-vous entendre le discours de Markus Bötegord, le leader du soulèvement ?
– Non, merci, répondit-elle. Comment le gouvernement terrien a-t-il réagi ?
– Il refuse catégoriquement cette sécession qu’il considère comme « irresponsable et non représentative de l’ensemble des habitants de la planète ». Il annonce que toutes les mesures nécessaires seront prises pour stopper cette folie et rétablir l’ordre sur Mars. Les bases militaires avancées de la Terre envoient des troupes pour reprendre contrôle des spatioports martiens. Les combats sont imminents.
« Déjà », songea avec tristesse Venka. La Terre n’avait pas perdu de temps. Les bases onéreuses qu’elle maintenait depuis des décennies sur Phobos, le satellite naturel de Mars, allaient finalement servir.
– Merci. Appelle Bachir s’il te plait.
Les informations se turent. Après quelques instants, la voix de Bachir se fit entendre.
– Je te manque déjà ?
– As-tu les dernières informations ?, répondit-elle en ignorant sa taquinerie.
– Non.
– La Terre envoie déjà des troupes sur Mars.
Bachir resta silencieux. Elle entendait sa respiration.
– Bachir ?, demanda-t-elle.
– Oui, j’ai entendu. Tout va beaucoup trop vite.
– Il faut que tu dises à ton frère qu’il doit se cacher.
– Il le sait. On en rediscute ce soir.
Il raccrocha. Venka haussa les épaules. Le véhicule la ramenait vers son domicile, en plein centre de la ville principale. Dans le cylindre, la luminosité était désormais à son maximum. Il était midi. Dehors, dans les villages que le véhicule traversait, les gens s’activaient en direction des restaurants. Le toit transparent du véhicule permettait à Venka de voir ceux qui se tenaient à plusieurs milliers de mètres au-dessus d’elle, tête vers le bas. Elle était née ici, ses parents aussi. Cette image la rassurait un peu. Elle n’aurait jamais voulu vivre ailleurs que sur Solar IV. Tandis qu’elle rêvassait, son ordinateur de bord émit une alerte.
– Bonjour Venka. Vous avez un appel du central.
– Je le prends.
Dans la seconde qui suivit, la voix de son supérieur hiérarchique résonna.
– Venka ? Vous m’entendez ?
– Oui Commandant.
– Très bien. Je sais que vous êtes en repos, mais nous avons besoin de vous à la tour de contrôle. Toutes les unités de sécurité extérieure sont appelées.
– Est-ce un exercice ?, s’enquit-elle.
– Je ne suis pas en mesure de vous répondre. Dépêchez-vous de nous rejoindre.
– Bien reçu.
Bien rédigé…
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